FABRICATION D’UN CHAPEAU EN FEUTRE

Posté dans : Uncategorized 0

Les chapeaux de Feutres laine et poil !!! fabrication

L’art du chapelier repose sur une spécificité de technologie et un nombre important de phases de fabrication, qui requiert des compétences particulières. Nous ne citerons que les principales. Le cycle complet de production nécessite, encore aujourd’hui, de 9 à 12 jours. Les feutres varient de poids selon leur qualité; le feutre souple et léger est très apprécié.

Les feutres poils sont plus légers que les feutres mixtes ou de laine.
D’une part, les feutres sont composés de brins de laine agglomérés: le mérinos (aspect rêche par rapport au feutre poil), la mélusine (feutre duveteux), la feutrine.
D’autre part, les feutres poils de même que le taupé sont de meilleure qualité et fabriqués à partir des poils d’animaux.
Quant au feutre mixte il est confectionné à l’aide de poils et de brins de laine. Il a un aspect plus brillant et est plus souple que le feutre de laine.

Si on foule des brins de laine, ceux-ci s’entremêlent, se fixent entre eux par les aspérités qu’ils présentent et finissent par constituer un tissu de feutre. Les poils d’animaux ne possèdent pas naturellement cette propriété feutrante, sauf le poil de chameau (origine asiatique du feutre). Pour les autres types de poils, cette propriété doit être développée : on imprègne les peaux préalablement débarrassées des poils grossiers d’une solution de nitrate de mercure, le  » secret « . Le secrétage effectué, le poil est coupé et peut être travaillé.

Au milieu du XIXe siècle, les premières bastisseuses mécaniques ont fait leur apparition : le principe reste le même que celui du travail manuel, conjuguer une action mécanique; les poils aspirés se fixent à la surface d’une cloche métallique percée de trous et recouverte d’une toile mouillée. Le souffle d’un aspirateur y retient solidement les poils qui sont alors arrosés d’eau chaude et ainsi collés les uns aux autres par la force centrifuge. La forme obtenue est ensuite raffermie ; on lui ôte tous les poils s’effilochant à l’extérieur. On répète plusieurs fois cette opération jusqu’à l’obtention du véritable feutre, bien peigné, lustré, prêt pour les stades successifs de teinture et de finissage.

Les opérations essentielles:

« bastissage » : 100 grammes de poils sont projetés sur un grand cône de métal perforé, puis arrosés d’eau chaude. Ici naît la première forme dont la taille atteint environ 5 fois celle du futur chapeau. Pour bastir, l’ouvrier plaçait une première capade sur une toile mouillée, la  » feutrière « , appliquait au-dessus un papier humide puis une seconde masse de poils. En repliant la feutrière, la manipulant et la pressant entre ses mains en tous sens, il obtenait deux lames de poils entrecroisés ayant déjà une certaine consistance. Ces deux lames étaient soumises à un nouveau feutrage pour les réunir par leurs bords et affecter la forme de cloche recherchée.

« foulage »: après 5 à 6 heures de passages renouvelés entre des rouleaux arrosés d’eau bouillante acidulée, les cloches se feutrent définitivement et atteignent environ 30 à 40 cm. Elles deviennent alors résistantes et imperméables.
Le  » foulage  » se charge de donner à la cloche ébauchée la onsistance du feutre véritable, tissu homogène, résistant, élastique à la chaleur et inextensible à froid. Autrefois, le fouleur trempait la cloche dans une cuve remplie d’eau chaude acidulée. La réaction chimique combinée à de multiples manipulations et frottements entre les mains garnies de semelles de cuir, les « manicles », achevaient de donner à la cloche sa solidité.

Ces deux opérations transforment une masse de poils donnée ou « capade », un tissu de feutre ayant la forme d’une cloche. Pendant des siècles la réalisation en était entièrement manuelle.

L’opération de teinture du feutre peut, suivant le cas, s’effectuer aux différents stades de la fabrication, par ébullition dans un bain de couleur et ce, avec des produits chimiques et des méthodes permettant une pénétration parfaite de la couleur dans le poil. La teinture : elle fait appel au  » chimiste  » qui, par dosage des colorants chimiques, obtient la nuance désirée dans toute la  » tranche  » (l’épaisseur) du feutre.

Les cloches de feutre teintes sont poncées au papier fin de silex si l’on désire un chapeau uni ras on bien conservées avec des poils mi-longs, si l’on désire un taupé. Elles sont prêtes à être façonnées par le chapelier.
Le feutre imprégné de vapeur est placé sur une forme en bois dont on le force à épouser les contours. Pour faire les bords, le chapelier teint l’étoffe sur le bas de la forme avec un lien solide et relève, en l’étirant, le feutre situé au-dessous de cette ficelle.
Cette opération est appelée le  » dressage  » du chapeau. Dans la plupart des fabriques elle est effectuée de manière rapide par des dresseuses mécaniques (les chapeaux de paille aussi).

La « mise entournure » se charge de donner au chapeau sa forme définitive. Le tournurier repasse le chapeau placé sur une forme en bois avec des fers chauds et une pattemouille. De multiples façons assurent ensuite le fini – nouveau ponçage, rasage pour obtenir un feutre velours… – avant la pose du galon dans l’atelier de garnissage. Le garnissage : consiste en la pose des bordures, cuirs et galons décoratifs.

La fabrication du chapeau en feutre poil

Pour cette fabrication très particulière les ouvriers des différents corps de métier sont formés sur le tas et leur habileté, leur assurance, la précision du geste sont le résultat de plusieurs années d’expérience.

Voici les différentes étapes de la fabrication du feutre poil :

La préparation et choix du poil :

Aujourd’hui, ce sont les poils de lapins domestiques qui sont majoritairement utilisés. Les poils sont entreposés dans des sacs en papier de 2,5 kg. A chaque arrivage, ce poil subit trois vérifications :  » à la vue « ,  » au toucher « , à  » l’essai « .

C'est le début de la production et de la confection du cone en feutre; ici chez Borsalino . C'est une partie qui définit la qualité du mélange et par conséquent celle du chapeau avenir.

C’est le début de la production et de la confection du cone en feutre; ici chez Borsalino . C’est une partie qui définit la qualité du mélange et par conséquent celle du chapeau avenir.

Bastissage :

Cette opération consiste à réaliser une cloche de taille quatre à cinq fois supérieure à celle du futur cône de feutre qui sera transformé en chapeau dans les ateliers suivants. Le travail s’effectue à deux, bastisseur et peseur. Celui-ci à l’extrémité de la machine, pèse et charge la quantité de poils nécessaire pour obtenir la cloche désirée. Le poids est variable mais reste compris entre 80 et 340 g . (100 g de poils correspond à cinq peaux de lapin). Toutes les opérations de bastissage exigent l’acquisition de quelques coups de main et la connaissance d’un certain nombre de paramètres.

En utilisant un processus d'aspiration, les poils qui tombent attachent au cône qui tourne à l'intérieur d'une cloche et fixé par un jet d'eau chaude.

En utilisant un processus d’aspiration, les poils qui tombent attachent au cône qui tourne à l’intérieur d’une cloche et fixé par un jet d’eau chaude.

Semoussage :

Au sortir de la bastisseuse,les cloches n’ont aucune solidité, elles vont subir un premier feutrage manuel. Elles ont été pliées par cinq ou six dans une serpillière toujours mouillée. Plusieurs paquets sont essorés puis travaillés séparément. L’ouvrier va déplier ces cloches une par une et va les rouler en tous sens sur la table de fonte chauffée progressivement à la vapeur.

Foulage mécanique :

Cette étape est très importante car un feutre bien foulé est fin, résistant, homogène, élastique à la chaleur, indéformable à froid et imperméable.

Teinture :

Les cloches sont immergées en vrac dans des cuves en inox où s’effectue un brassage automatique. Si le temps de la teinture est trop long, celui-ci se désagrège et perd ses qualités.
La teinture demande de nombreuses tentatives avant d’obtenir la nuance définitive.

Les feutres sont maintenant teints dans des machines à pression atmosphérique et à la température d'ébullition de 90 à 240 minutes suivant le grammage des feutres.

Les feutres sont maintenant teints dans des machines à pression atmosphérique et à la température d’ébullition de 90 à 240 minutes suivant le grammage des feutres.

Étirage de tête ou cônage :

La cloche chauffée à la vapeur est présentée sur la gingeuse, son fond en est écarté, ce travail est ensuite accentué par l’ouvrier qui étire à nouveau la cloche sur un cône en bois posé sur un trépied.

Apprêtage :

Les chapeaux, selon leur forme et leur finition, sont plus ou moins apprêtés. Certains ne le seront que sur les bords, d’autres entièrement. Les cloches de feutre apprêtées séjournent ensuite une nuit entière dans un chambre chaude. L’aspect final du chapeau, dépend beaucoup de l’habileté de l’apprêteur. L’apprêteuse est formée d’un injecteur d’apprêt et de deux cylindres entre lesquels la cloche va être pressée ; un mauvais réglage de la machine signifie qu’il y aura des taches ou des bavures sur le chapeau.

Abattage des bords :

Toutes les cloches de feutre ne sont pas abattues, cela dépend de la forme définitive que le chapelier veut obtenir. Le cône placé sur une fumerette, est imprégné de vapeur, puis disposé entre des cylindres superposés, vibrant régulièrement. Les bords sont ainsi écartés ; l’appréciation du nombre de tours nécessaires pour obtenir la forme voulue est contrôlée visuellement.

Finitions :

L’ouvrier effectuera un ensemble d’opérations essentielles qui donnent à la surface du feutre son aspect définitif. Nous pouvons évoquer quatre finitions du feutre : le ras, le flamand, le taupé et la mélusine.

Les poils de lièvres sont nécessaires pour la qualité flamand (imitation fourrure) et pour celle du taupé (imitation velours) qui aura un aspect plus brillant, soyeux et souple.

C'est la phase finale qui comprend les dernières étapes: la coupe, la couture de la doublure, gros grain intérieur du chapeau et le gros-grain extérieure;, de l'application de tout autre accessoire.

C’est la phase finale qui comprend les dernières étapes: la coupe, la couture de la doublure, gros grain intérieur du chapeau et le gros-grain extérieure;, de l’application de tout autre accessoire.

Appropriage :

L’ensemble de l’atelier de l’approprieur se compose d’un plateau en bois, d’une marmite, d’un bonhomme, d’un fourmillon, d’une forme, d’un collier, de ficelles, d’un avaloir, d’une mesure, de ciseaux, d’un fer à repasser, de craies et de petites étiquettes indiquant l’entrée. Le métier d’approprieur, comme celui de fouleur à la main, est l’un des métiers les plus valorisés en chapellerie.

Garnissage :

L’atelier de garnissage est exclusivement féminin. Les garnisseuses réalisent des travaux bien spécifiques : confection des coiffes, dont certaines festonnées, pose des cuirs, des galons extérieurs, préparation des nœuds.

Laisser un commentaire